Présidentielle 2022 : Zemmour passe devant Pécresse, Mélenchon atteint son niveau le plus élevé

Publié le par Ricard Bruno

Présidentielle 2022 : Zemmour passe devant Pécresse, Mélenchon atteint son niveau le plus élevé

• À 50 jours exactement du premier tour, Emmanuel Macron reste en tête des intentions de vote (24%), selon la dernière vague du sondage BVA* pour Orange et RTL, vendredi 18 février. 
• Marine Le Pen, en deuxième position (17,5%), voit son socle électoral s'effriter. Éric Zemmour progresse et passe devant Valérie Pécresse (14,5%) pour la première fois. 
• Jean-Luc Mélenchon continue à progresser (10,5%). 
• Le sentiment de déception domine l'état d'esprit des Français à l'égard de cette campagne, surtout chez les électeurs de gauche.

 

S'il était candidat à sa réélection et si l'élection avait lieu maintenant, le président de la République arriverait en tête du premier tour, avec 24% des intentions de vote (-1 point en une semaine). Un résultat stable depuis trois mois. 

Avec Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, il reste le candidat dont le socle électoral est le plus solide, malgré un léger tassement, puisque 76% de ses électeurs potentiels sont sûrs de leur choix (-3 points). Cette avance s'explique notamment par sa capacité à fidéliser une grande partie de son électorat de 2017 (70%, +2) tout en captant 21% de celui de François Fillon (en baisse, au profit d'Éric Zemmour) et 18% de celui de Benoît Hamon (en légère hausse). 

Compte-tenu des marges d''erreur, la bataille pour le second tour reste serrée. Si l'élection avait lieu dimanche prochain, Marine Le Pen arriverait en 2e position, avec 17,5% des intentions de vote (+0,5 point), devant Éric Zemmour (14,5%, +0,5 point) et Valérie Pécresse (13,5%, -1 point). 

La candidate du Rassemblement national confirme une légère avance mais la solidité de son socle électoral semble s'effriter (73% de "sûrs du choix", -8 points). Elle rassemble toujours 64% de ses électeurs du premier tour de 2017 (+1 point) et 79% des sympathisants du RN. Éric Zemmour confirme sa dynamique. S'il ne semble plus vraiment progresser chez les électeurs de Marine Le Pen de 2017 (se stabilisant autour d'un quart), il capte une part grandissante de l'électorat de François Fillon (26%, +9 points). Son socle électoral demeure un peu moins solide que celui de Marine Le Pen (66%). 

Valérie Pécresse confirme son recul, après son premier grand meeting jugé raté par de nombreux commentateurs. Elle perd 2,5 points en 15 jours. Seuls un électeur de François Fillon sur deux voterait pour elle (50%), ainsi que les deux tiers des sympathisants LR (13% lui préférant Emmanuel Macron et 17% Éric Zemmour). 

Jean-Luc Mélenchon progresse de 1,5 point et atteint son plus haut niveau depuis la mise en place des enquêtes pré-électorales de BVA en octobre. Il est crédité de 10,5% des intentions de vote, son niveau dans les enquêtes fin février 2017. Après une séquence médiatique réussie, il semble parvenir à remobiliser quelque peu son camp : un peu plus de la moitié de ses électeurs de 2017 voteraient à nouveau pour lui (56%, +9 points en une semaine). Il consolide par ailleurs son socle, puisque ce sont désormais 78% de ses électeurs potentiels qui se déclarent sûrs de leur choix (+8 points). Reste à voir si l'appel de Ségolène Royal à "un vote utile à gauche" en sa faveur lui sera bénéfique ou au contraire préjudiciable. 

Fabien Roussel continue sa légère mais constante progression. Le candidat communiste est désormais crédité de 4,5% des intentions de vote (+0,5 en une semaine, + 1,5 en deux semaines) et se rapproche de la barre symbolique des 5%. Il parvient à capter près du quart des électeurs de Benoît Hamon de 2017 (23%) et 13% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Fabien Roussel fait jeu égal avec Yannick Jadot, stable à 4,5% des intentions de vote. 

Ce dernier devance toujours d'une courte tête Christiane Taubira, stable également à 4%. Anne Hidalgo reste à 2%. La candidate du Parti socialiste ne parvient à mobiliser que 21% des sympathisants socialistes, qui pour l'heure lui préfèrent Christiane Taubira (27%) ou Emmanuel Macron (25%). À l'exception de Jean-Luc Mélenchon, tous les candidats de la gauche se caractérisent par ailleurs par la fragilité de leur socle électoral. 

Interrogés sur les mots qui caractérisent le mieux leur état d'esprit à propos de la campagne présidentielle, les électeurs citent en premier la "déception". Ils sont près de 4 sur 10 à l'exprimer (39%). C'est le sentiment qui domine dans toutes les catégories de la population en termes d'âge, à l'exception des plus jeunes (18-24 ans) où l'intérêt arrive en tête (42%) devant la déception (31%). Il domine également quel que soit le milieu social, même s'il est plus marqué chez les cadres (47%). 

C'est chez les sympathisants de gauche que ce sentiment de déception est le plus élevé (51% contre 36% seulement des sympathisants de droite, 27% des sympathisants LREM et 28% des sympathisants RN, où l'intérêt domine). Et parmi eux, c'est sans vraie surprise chez les sympathisants socialistes qu'il est la plus marqué, cité par 56% d'entre eux. 

Un tiers des sondés citent toutefois le mot "intérêt" (33%), près d'un quart l'ennui (24%). 17% des inscrits répondent "l'indifférence", une proportion relativement élevée pour l'élection reine de la Ve République. Enfin, seuls 7% des Français inscrits sur les listes électorales ressentent de l'enthousiasme. Au total, les sentiments négatifs (56%) l'emportent très nettement sur les sentiments positifs (36%). 

* Enquête BVA pour RTL et Orange réalisée par Internet du 15 au 16 février 2022. Échantillon de 1.500 personnes inscrites sur les listes électorales, issues d'un échantillon représentatif de 1.651 Français âgés de 18 ans et plus.

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